Dernière mise à jour : 3 décembre 2018
La conduite du dernier projet initié par MG Rover en 2002, est à l’image de celle du groupe : chaotique, pour le moins.
Lorsque le consortium Phoenix prit les reines de la conduite des affaires de Rover et MG début 2000, après le désengagement de BMW, il se retrouva dans la situation d’un constructeur avec une gamme plus que vieillissante (exception faite de la 75 lancée l’année précédente), et sans programme de remplacement pour les 25 et 45, puisque BMW décida de conserver le projet R30 et la nouvelle Mini dans ses cartons.
A cela s’ajoutait un problème de ressources : financières, humaines et techniques. Le centre de recherche et développement de l’ex-Rover Group, basé à Gaydon, resta dans l’escarcelle de Land Rover, désormais propriété de Ford. Le nouveau groupe MG Rover établit alors un nouveau centre de R&D à Longbridge, mais devait repartir d’une feuille blanche pour concevoir ces nouveaux véhicules. Face à ces défis et aux ressources limitées, MG Rover entreprit ce qu’il avait déjà fait au début des années 90 avec la Rover 200 (R3) : puiser dans la banque d’organes du groupe, en l’occurrence s’appuyer sur la plateforme de la Rover 75.
Le projet RD60 devait donner lieu à plusieurs variantes : versions 3 et 5 portes à hayon badgées Rover, mais aussi leurs versions MG (X60) et une carrosserie 4 portes à coffre (RD61) ainsi qu’un break Tourer (RD62). L’aspect général du dessin était assez proche du celui du concept TCV.
Face aux défis posés par ce projet, MG Rover décida de s’appuyer sur l’expertise d’un cabinet d’ingénierie automobile extérieur, TWR, qui prit en charge le projet dès janvier 2002. Mais les coûts liés au projet dépassèrent rapidement les estimations, ce qui entraina un premier gel du projet pour 3 mois en janvier 2003, afin de revoir l’ensemble des coûts associés.
C’est alors que TWR, en situation financière déjà précaire, fut mis en liquidation judiciaire. Ce fut sans doute un coup fatal pour le projet RDX60, et MG Rover dût alors faire face à des dépenses non prévues pour récupérer l’ensemble des données informatiques liées au projet. Il apparut alors évident que sans partenaire extérieur, le projet ne pourrait jamais reprendre, et ce n’est alors que par intermittences successives qu’il évolua en interne. Au final, la faillite de MG Rover début 2005 révéla que l’arlésienne RDX60 était loin d’une mise en production, plus de 3 ans après le lancement du projet. SAIC, ayant racheté les actifs de MG Rover après sa faillite, s’appuya sur les restes du projet RDX60 pour développer la Roewe 550/MG6. Mais il lui fallut trois années pour achever ce travail…
Que reste-t-il, visuellement, du projet RDX60? Quelques images furtives, comme cette « mule » montrant une coque en matériau composite posée sur un châssis de Rover 75, et illustrant la toute première étude design du projet, finalement non retenue. Ces images furent prises à Longbridge fin 2006 après la faillite du groupe, et sont issues du site AROnline.co.uk.
Fin 2003, quelques concessionnaires « chanceux » purent apercevoir ce prototype dans les locaux de Longbridge. D’aspect encore très inachevé, notamment à l’intérieur, il réside encore dans les sous-sols de Longbridge.