CityRover (2003-2005)

Dernière mise à jour : 3 décembre 2018

La CityRover était le remplacement tant attendu de la série 100. Elle fut aussi à elle seule le symbole de la chute de MG Rover et de son manque d’argent.

En 1997, l’arrêt de la commercialisation de la Rover 100, et l’absence d’une remplaçante dans la gamme, créa un véritable manque auprès des concessionnaires de la marque. La baisse globale des ventes qui en résulta à partir de 1998 eut aussi comme conséquence le désengagement de BMW début 2000. Si plusieurs facteurs en étaient à l’origine, il est assez évident que l’absence d’une citadine au catalogue du constructeur ne pouvait qu’aggraver sa situation financière. Si la nouvelle Mini devait initialement remplacer la Rover 100, son passage dans le giron de BMW lors du démantèlement du groupe Rover début 2000 changea la donne, et le nouveau groupe MG Rover se retrouva sans citadine à son catalogue, et sans projet.

Tata Indica, vue arrière
Tata Indica, vue arrière

Trois ans plus tard, alors que les négociations en vue de trouver un partenaire extérieur s’éternisent, et qu’aucun projet n’avait pu être développé en interne faute de moyens, MG Rover recherche la meilleure solution pour avoir une citadine à son catalogue. Et seule celle du badge-engineering est alors possible : trouver une base développée et assemblée par un partenaire extérieur, apporter quelques modifications succintes et apposer un badge Rover sur le véhicule, en espérant qu’une campagne marketing efficace et un positionnement tarifaire attractif suffiront à attirer le consommateur.

Le partenaire choisi est Tata Motors, constructeur indien, dont la Tata Indica, commercialisée pour les marchés émergents, est une base attractive, fabriquée en Inde. Selon les modalités de l’accord, les voitures sont assemblées en Inde, puis expédiées à Longbridge où sont effectués les réglages de suspension, la pose de nouveaux pare-chocs avant-arrière et d’une calandre modifiée, et l’ajout de jantes 14 pouces.

Le lancement de la CityRover a lieu en novembre 2003 au Royaume-Uni. La voiture est plutôt bien motorisée, équipée d’un moteur d’origine Peugeot d’une cylindrée de 1.4L et d’une puissance de 85 chevaux. Mais face à la concurrence plus moderne, la CityRover est assassinée par la presse. Son comportement routier aléatoire, sa finition plus que discutable et un tarif insuffisamment attractif (6495 livres) ne jouent pas en sa faveur. Pour beaucoup d’observateurs, elle devient le symbole de la descente aux enfers d’une marque automobile autrefois synonyme de luxe abordable.

Conscient des difficultés, MG Rover met en place, pour l’année 2005, un nouveau lancement du véhicule, avec une baisse du tarif de 900 livres, un équipement amélioré, et un lancement sur l’ensemble du continent. Dans le numéro 5 du magazine Contact du réseau MG Rover France daté de Mars 2005, le président de la filiale française annonce l’arrivée de la CityRover pour juin de cette même année. Les concessionnaires commencent à être formés sur le modèle et à recevoir l’outillage nécessaire pour l’après-vente. Mais la faillite de MG Rover en avril 2005 mettra fin à ces plans avant même qu’ils puissent se concrétiser. La CityRover ne verra jamais d’autre territoire que le Royaume-Uni, et des centaines de voitures, arrivées d’Inde sur le territoire anglais quelques jours après la faillite du groupe, seront bradées aux enchères jusqu’au début de l’année 2006.

Aujourd’hui, si elle est toujours le symbole le plus évident des difficultés financières de MG Rover, et un cas d’école de badge-engineering destructeur de l’image d’une marque, la CityRover est très en vue dans certains cercles d’amateurs britanniques, de par sa relative rareté et son lien avec l’histoire de MG Rover.

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