Alvis

Dernière mise à jour : 3 décembre 2018

Créée en 1919, la marque fut absorbée par The Rover Company en 1965. 

Elle devait devenir, pour Rover, ce que MG était pour BMC. L’histoire en décida autrement. 

En 1919 Thomas George John, ingénieur aéronautique et architecte naval rachète la filiale anglaise du fabricant de carburateurs américain Holley. Sa première production, un deux roues motorisé ne connait pas franchement le succès et la compagnie doit sa survie à la vente de moteurs stationnaires Hillman. La firme prend le nom d’Alvis Car & Engineering Co. Ltd. en 1921.
Dès le premier modèle, la 10/30hp – 4 cylindres soupapes latérales 1600 cmlongue course pour la série,  course courte 1500 cm3 sur la voiture de course –, Alvis acquiert une enviable réputation de qualité qui ne la quittera plus. La firme participe à de nombreuses compétitions avec succès, C.M. Harvey remporte notamment la victoire aux 200 Miles de Brooklands en 1923 ( sur une 1495 cm3, 68 x 103 mm, 53 cv à 5500 t/m). En série sort la 12/50, qui deviendra 12/60.

Grand Prix 1926
Grand Prix 1926

Alvis crée en 1925 pour les Grands Prix une traction avant à roues indépendantes et moteur à 4 cylindres a.c.t. (100 cv avec compresseur Roots ), châssis en duralumin, pour la saison 1926 un 8 cylindre en ligne, 1498 cm3, 55 x 78,75 mm, 110cv. Manquant de puissance face à leurs rivales Delage et Talbot, pour 1927 une culasse double a.c.t. est étudiée mais elle vient trop tard pour participer à la dernière saison des Grands Prix 1500 cm3.

Tourist Trophy 1930
Tourist Trophy 1930

En 1928 Alvis fabrique en série une 4 cylindre 1482 cm3 (68 x 102 mm, 50 cv , 75 avec compresseur Roots) qui s’illustre au Mans en terminant 6ème et 9ème, Harvey / Purdey remportant la classe 1,5l. Le même Harvey, accompagné cette fois de Willday bat plusieurs records de vitesse à Brooklands (500 miles, 6 heures et 1000 km). En 1929, le modèle sport 8 cylindres a les 4 roues indépendantes et son moteur est ramené à 1491 cm3, 55 x 78,5 mm, mais la fabrication de ces merveilles – qui sont les seules à tenir tête aux Alfa Roméo 1750 au Tourist Trophy 1930 et remportent les 3 premières places en classe 1,5l – revient trop cher (une douzaine seulement fabriquées). Devant la crise économique, fin 1930 la décision est prise d’arrêter la fabrication des tractions avant.

rare Speed 20 4 portes
rare Speed 20 4 portes

Mais c’est surtout le 6 cylindres (apparu en 1928 en 1,9l sur la Silver Eagle, porté à 2,2l en 1929 et dont les cylindrées s’ échelonneront jusqu’ à 4,3l ) qui caractérise Alvis. Considérée à l’égal d’une Rolls, la Speed 20 (2,5l puis 2,7l) sera la principale production durant les années 30.

Ses descendantes, FireflyCrested EagleSilver Crest (1936, dessinée par G. Lanchester) et Speed 25 (3,5l), sont des véhicules haut de gamme au parfum sportif, très modernes techniquement – roues avant indépendantes, vitesses synchronisées – la speed 25 sera même considérée par le fameux recordman Sir Malcolm Campbell comme étant la meilleure automobile d’avant-guerre.

Du côté des 4 cylindres, la Firebird sort en 1935, remplacée en 1938 par la 12/7.

TA 21
TA 21

Fournisseur de l’armée, l’usine de Spon End est détruite lors des raids aériens du blitz de novembre 1940. En 1946 la firme lance la TA 14, 4 cylindres 1,9l, une carrosserie de Speed 25 posée sur un châssis rallongé de 12/70. La carrossée vient de Mulliner (#1500 berlines), Carbodies ou Tickford (décapotables). Au salon de Genève 1950 apparaît un 3l 6 cylindres, la TA 21, dont seront construit 1003 berlines et 302 décapotables. Encore plus confidentiel, le roadster TB 21 ne sortira qu’à 31 exemplaires auxquels on peut ajouter les 25 Healey type G qui utilisent le 6 cylindres. En 1955, la compagnie dévoile la TC21/100 alias Grey Lady. Mais l’époque n’est plus au luxe et seulement 16 seront construites. Bien moins coûteuse, la TD 21 sort en 1958 suivie de la TE 21 en 1964 et de la TF 21.

Absorbé par Rover en 1965, Alvis se concentre alors sur la fabrication d’engins militaires, Scorpion et Stalwart (devenu de ce côté de la Manche Auroch, qui aurait du être fabriqué sous licence par Berliet, suite à un accord de distribution réciproque de matériel militaire). L’absorption d’Alvis par Leyland mit fin à cet accord, et deux exemplaires seulement furent importés.

TE 21
TE 21

Toutefois, le badge Alvis devait être utilisé sur les projets de voitures de sport P6BS et sa version améliorée P9 que Rover avait dans ses cartons. La P6BS, préservée aujourd’hui au Heritage Motor Centre à Gaydon, était un projet de voiture sportive équipée du bloc Rover V8, en position centrale arrière mais décalée vers la droite. Développée entre 1966 et 1968 par Rover, elle devait porter le badge Alvis, mais le rachat par British Leyland de Rover en 1968 signa la fin du projet, concurrent inutile des MG désormais au catalogue du même constructeur. De même, la P9, version améliorée de la P6BS mais basée sur le châssis de la P8, elle-même développée pour remplacer la P6, fut abandonné en 1971, ce qui mit un terme définitif aux projets d’utilisation de la marque Alvis.

Galerie de la P6BS photographiée au Heritage Motor Centre à Gaydon en avril 2014