Dernière mise à jour : 21 janvier 2018
Pour fêter les 70 ans du Land Rover, le département Land Rover Classic propose un véhicule dont la pertinence est, de notre point de vue, plus que contestable.
C’est en effet un véhicule en série limitée (150 exemplaires) qui a été annoncé aujourd’hui par Land Rover Classic. Alors que la production du Defender a été arrêtée en janvier 2016, le département Classic de la marque propose en effet d’acquérir, pour la modique somme de 168.000 euros (en version de base 90 pouces), un Defender retravaillé par ses soins, remotorisé par un moteur V8 atmosphérique de 5.0L de cylindrée, sortant 405 chevaux, et que l’on trouve notamment (dans une version plus puissante) sous le capot du Range Rover Sport. Ajoutez à cela un intérieur retravaillé à coup de cuir, des sièges baquet, des jantes 18 pouces, des feux à LED, et une boite automatique à 8 rapports…
Là où ça devient intéressant (ou consternant, c’est cela), c’est ce que ces véhicules sont en fait réalisés à partir de Defender existants, produits entre 2012 et 2016, et faiblement kilométrés. Il ne peut en effet s’agir de véhicules neufs, puisque la production a été arrêtée en 2016. De fait, ces véhicules, à l’origine motorisés en Diesel puisqu’il s’agissait de la seule motorisation au catalogue pendant ces années, sont reconditionnés, conservent leur plaque et numérotation de châssis d’origine, et ne peuvent donc pas être homologués en bonne et due forme. Une belle « merguez » en somme, comme on dit vulgairement, qu’un acquéreur français devrait obligatoirement présenter à l’UTAC pour une réception à titre isolé (RTI) s’il souhaite l’immatriculer. A ce prix-là, on pourrait au moins souhaiter que le constructeur offre cette RTI.
Selon les termes de son communiqué de presse, la marque prétend célébrer ainsi son 70ème anniversaire (alors qu’elle n’a, en tant que telle, que 40 ans d’existence, puisque créée en 1978) tout en rendant hommage aux Serie III Stage 1 et Defender qui ont été motorisés en V8 (avec le bloc Rover V8, rappelons-le). On a connu des hommages plus légitimes, et celui-ci a toutes les caractéristiques du véhicule conçu pour une clientèle ne sachant plus comment dépenser son argent. Nous ne doutons pas un seul instant que Land Rover parviendra à vendre les 150 exemplaires prévus. Mais que Land Rover Classic, censé défendre l’héritage de Land Rover, se prête à ce genre de petit jeu est sans doute l’aspect le plus contestable de toute cette histoire. Leur annonce, quelques jours plus tôt, de la restauration à venir d’un exemplaire de préproduction de 1948 récemment retrouvé est beaucoup plus conforme à ce que leur rôle devrait être, et avait été jusqu’à présent.
Source : communiqué de presse de Land Rover