Quel avenir après 2015 pour les Rover « modernes »?

Dernière mise à jour : 4 juin 2017

La rumeur veut qu’il sera difficile, voire impossible, de se procurer des pièces après 2015.

Alors que nous célébrerons (façon de parler) les 10 ans de la faillite de MG Rover l’an prochain, une inquiétude récurrente que nous entendons, tant de la part de certains de nos membres que de propriétaires ou amateurs rencontrés lors de salons comme Rétromobile ou Automedon, est la disponibilité des pièces pour nos voitures, et pour les « modernes » en particulier. Et si certaines inquiétudes peuvent être justifiées, elles sont en grande partie infondées. Tentons d’expliquer pourquoi…

Par « modernes », nous entendons les Rover produites à partir des années 80, et jusqu’à la faillite du groupe MG Rover en 2005. Et l’histoire particulièrement compliquée de Rover eut au moins un effet bénéfique sur la filiale en charge des pièces détachées.

Cherchant désespérément de l’argent frais, le groupe MG Rover décida, en 2004, de revendre sa division pièces détachées après-vente (XPart) au groupe Caterpillar, qui continue toujours aujourd’hui (en tant que filiale de Neovia Logistics) d’assurer le stockage et la distribution de pièces auprès des garages affiliés. Et lors la faillite de MG Rover en avril 2005, XPart s’empressa, par communiqué de presse, de réaffirmer son engagement à fournir les pièces détachées pendant au moins 10 ans. Précisons d’emblée que cette durée de 10 ans était au départ une obligation contractuelle liant MG Rover à XPart lors de sa vente à Caterpillar, qui avait ainsi obligation de maintenir un approvisionnement en pièces détachées pendant au moins 10 ans suivant la fin de commercialisation des véhicules. MG Rover ayant fait faillite en 2005, la production des Rover 25, 45 et 75 s’est arrêté à ce moment là, et l’engagement de XPart a donc été réaffirmé jusqu’à 2015, au moins pour ces modèles (et leurs variantes MG ZR, ZS et ZT).

Mais au-delà? L’inquiétude principale vient de la durée pendant laquelle XPart continuera cette activité pour les véhicules Rover et MG. Dans l’esprit de beaucoup, la durée minimale de 10 ans devient, par un raccourci rapide, une durée maximale. Autrement dit, beaucoup pensent que XPart arrêtera son activité l’année prochaine. Il n’en est bien évidemment rien.

Cette inquiétude s’est matérialisée dès la faillite de MG Rover en 2005, et XPart a depuis, régulièrement et au moins chaque année, publié des communiqués de presse réaffirmant son engagement à continuer l’approvisionnement, le stockage et la distribution de pièces détachées pour l’ensemble des Rover « modernes ». Du moins, selon ses propres termes, tant que cette activité sera économiquement viable. Et elle l’est toujours aujourd’hui, sans aucune doute. Le dernier communiqué sur le sujet date d’Août 2013.

Le parc de véhicules Rover en circulation est toujours aujourd’hui particulièrement important, notamment au Royaume-Uni. Il est encore estimé aujourd’hui à plus d’un million de véhicules, dont la moitié au Royaume-Uni. Il est donc peu probable que XPart arrête cette activité avant encore plusieurs années.

XPart_rgbD’autant que XPart a entrepris un certain nombre d’actions visant à pérenniser cette activité. Outre l’achat fréquent de stocks de pièces en provenance d’anciens fournisseurs ou d’anciens concessionnaires arrêtant leur activité, XPart a également mis en place des programmes de refabrication de pièces auparavant indisponibles (comme pour les pare-chocs des Rover 75 Tourer Phase 2). Il a également conclu en 2008 un accord avec SAIC, le constructeur chinois détenteur des outils de production de Rover pour les 25 et 75 en particulier, afin de pouvoir s’approvisionner auprès d’eux pour un grand nombre de pièces mécaniques et de carrosserie, qui sont restés en partie identiques entre les véhicules Rover et leurs variantes commercialisées sur le marché chinois après 2005 (Roewe 750 et MG7 pour la Rover 75, MG 3 SW pour la Rover 25).

Mais la disponibilité de toutes les pièces ne peut, bien sûr, être assurée, et certaines pièces deviennent difficiles à obtenir neuves. Citons par exemple le pare-brise arrière des 75, quasiment introuvable. Ou certaines pièces de carrosserie de modèles à diffusion assez confidentielle, comme les coupés 827 ou les 75/ZT V8, avec pour ces dernières de telles spécificités dans la conception du train arrière, par exemple, qu’il vaut mieux souhaiter ne pas avoir de problèmes sur ces éléments (les disques de frein arrière, par exemple, sont aujourd’hui introuvables et doivent être fabriqués sur mesure). D’autres pièces, fabriquées à la commande, peuvent prendre un certain temps à obtenir. Mais dans l’ensemble, les pièces « essentielles » peuvent s’obtenir sans grande difficulté, surtout par l’intermédiaire d’un garage affilié XPart.

Enfin, obtenir les pièces est une chose, savoir les monter en est une autre. Le réseau de spécialistes Rover en France se rétrécit, il est vrai, trop rapidement à notre goût. Les très bonnes adresses deviennent rares, notamment dans certains départements qui ne disposent plus d’un seul garage affilié XPart. Et certains garages finissent par abandonner cette activité, après des années de fidélité à la marque, dès lors que le volume d’activité ne le justifie plus, ou que les « valises » de diagnostic électronique (les fameuses valises Testbook dans leurs variantes T1, T2, T3 et T4) tombent en panne et que leur réparation n’est pas économiquement viable.

Pour la plupart des modèles post-années 80, le co-développement avec Honda puis avec BMW (sur la seule 75) facilite aussi les choses, notamment du côté mécanique. Un grand nombre de modèles de cette époque sont équipés de blocs moteur Honda essence (PSA pour certains diesel), la 75 diesel est équipé du bloc moteur M47 de la BMW 320d. Et si les garagistes de ces marques refusent en général de s’occuper de nos voitures, se fournir en pièces détachées auprès de ces marques, lorsque les pièces sont compatibles, est également une solution.

Il viendra cependant un jour où, inévitablement, les Rover « modernes » rejoindront le sort des « classiques » : l’obligation de passer par les bourses d’échanges, les forums de discussion sur Internet, le relationnel au sein des clubs, pour continuer à les maintenir sur les routes. Plus que jamais, la pertinence des clubs comme le nôtre s’imposera alors aux possesseurs de Rover « modernes ».

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